Histoire et patrimoine

La topographie de la commune est vallonnée et couverte en grande partie de bois et de champs cultivés. Cuverville-en-Caux est composé de plusieurs hameaux :

 

LES CATELETS : Si nous venons de Criquetot l’Esneval, après le château d’eau, la première route à gauche dessert ce hameau. L’abbaye de Fécamp depuis la fin du 12ème siècle jusqu’en 1790, date de sa suppression, avait des biens situés au lieu dit « les Catelets ». Au 16ème siècle, un riche propriétaire terrien devait posséder ce beau manoir dont la remarquable façade typiquement cauchoise a été restaurée récemment.

 

LE MOULIN : Ce hameau fait suite aux Catelets situé sur une hauteur, à la limite de Villainville. Il se trouve au point le plus élevé de la commune où nous avons environ 120 mètres d’altitude. C’était le lieu tout indiqué pour l’édification d’un moulin. Autrefois, beaucoup de villages avaient sur leur territoire un ou plusieurs moulins ; avant la Révolution, il était la propriété du seigneur, à Cuverville, ce dernier avait droit d’en posséder deux. Ici le moulin a disparu, mais il a donné le nom au hameau où jadis il fut construit. Vers la fin du 19ème siècle, il fut remplacé dans chaque ferme par le « manège à grains ».

 

LE DOGUET : L’origine de cette dénomination est inconnue. Ce hameau s’étend sur les hauteurs de la commune où sont établies des fermes. La vaste cour masure de Monsieur Henri Lenormand présente un bel ensemble de bâtiments agricoles très intéressants quant à leur construction ; en plus d’une grande grange et de l’étable, subsiste encore en parfait état une « chartrie » ou hangar pour les instruments aratoires. LA LIVRE DE BEURRE Curieuse appellation bien rurale pour désigner le groupe de maisons bordant la route face à la mairie et descendant vers le « fonds des bois »

 

LA FERRANDERIE : Nous accédons à ce hameau par la route partant de l’église vers le château, le premier chemin à gauche nous mène au centre de ce modeste lieu dit, son origine pourrait venir d’un vieux mot français encore en usage au début du 19è siècle désignant un ouvrier en étoffe : le ferrandinier » ainsi cet endroit aurait été habité par des toiliers, nous pouvons le supposer puisqu’ils étaient nombreux à Cuverville aux 18 et 19è siècles. Une hypothèse encore possible, ce serait le ferrant, autre métier exercé au 19è siècle par celui que nous appelions le maréchal ferrant, cet ouvrier qui autrefois ferrait les chevaux aurait donc eu en ce hameau sa forge ou ferranderie.

 

LE FOND DES BOIS : La descente vers ce hameau au printemps et à l’automne réjouit le regard tellement est variée, sous les rayons du soleil, la gamme des couleurs revêtant les arbres, majestueux ornement de cette vallée où jadis aurait coulé à ciel ouvert une rivière prenant sa source à Grainville l’ Allouette, aujourd’hui Grainville Ymauville, et dont le cours passait par Bretteville du Grand Caux, Auberville la Renault, le Nord de Fongueusemare, Cuverville et Pierrefiques, pour enfin se jeter dans la mer à Etretat.

Sans préciser la date de sa disparition, l’abbé Cochet nous raconte pourquoi nous ne la voyons plus : « la scène se passe à Grainville l’Allouette.

Une bohémienne était en voyage cherchant sa vie et portant son enfant sur le dos. Un soir, elle vient frapper à la porte du moulin que la rivière faisait tourner, à deux pas de sa source, demandant du pain pour manger et de la paille pour dormir dessus. Le meunier, homme dur et cruel, l’écoute sans pitié et la chasse hors de sa maison. Malheureux, lui dit la fée aux doigts puissants, tu t’en repentiras !

En effet, pendant la nuit, son moulin avait cessé de tourner et la rivière avait disparu sous terre » Nous pouvons ou non retenir cette légende, cependant, nous savons qu’une nappe d’eau existe dans le « Fonds des Bois » alimentant autrefois un certain nombre de puits, comme celui qui existe encore chez M. Maurice Coufourier.

Celle-ci a été captée par les services des eaux, elle approvisionne désormais en eau potable le canton de Criquetot l’Esneval.

 

LE BOCAGE : Du « Fonds des Bois », nous gagnons « le Bocage » spécialement composé de fermes, dont l’une exploitée par Madame veuve Fernand Fauvel possède une maison d’habitation digne d’intérêt. Elle présente au nord un pignon construit au 16ème siècle en silex et pierre. La façade est du 18ème siècle, de la même époque, date le bel ensemble de boiseries ornant en particulier la salle à manger. Cette ferme appartenait autrefois aux Cavelier de Cuverville. Si nous reprenons la direction de l’église, nous avons en face de nous le château. Cette vaste demeure reconstruite au 18ème siècle a succédé à un manoir antérieur à la renaissance, dont subsiste une remarquable cheminée, mise à jour ces dernières années. En présence de ce château, c’est tout un glorieux passé que nous devons évoquer.

Cuverville-en-Caux est situé dans le département de la Seine-Maritime, région de Haute-Normandie.

 

Ses habitants sont appelés les Cuvervillais et les Cuvervillaises. La commune s'étend sur 4,58 km² et compte environ 360 habitants en 2020. Avec une densité de 76,9 habitants par km², Cuverville-en-Caux a connu une nette hausse de 20,5% de sa population par rapport à 1999.

 

Entouré par les communes de Villainville, Pierrefiques et Criquetot-l'Esneval, Cuverville-en-Caux est situé à 2 km au nord-ouest de Criquetot-l'Esneval.

 

Situé à 117 mètres d'altitude, le village a les coordonnées géographiques suivantes :

 

Latitude: 49° 39' 52'' nord

Longitude: 0° 15' 48'' est

Mr L’abbé Gilbert Décultot, curé de Rolleville dans les années 70 a réalisé une étude historique des différents villages de nos campagnes, et notamment celui de Cuverville. Quelques noms de personnes qui ont construit le passé de notre villages seront évoqués.

 

L’histoire « connue » de Cuverville débute seulement au XIIème siècle. Nous savons qu’à cette époque une immense forêt appartenant aux ducs de Normandie recouvrait une très grande partie de cette contrée. Henri Ier, dernier fils de Guillaume le Conquérant, avait concédé en 1131 à l’abbaye de Fécamp toutes les églises qui seraient bâties dans la forêt, mais c’est seulement vers 1135 que furent constituées les premières paroisses nouvelles : villainville et Goderville.

 

Sachons qu’actuellement sur la commune de Cuverville, les importants espaces boisés encore existants sont un reste de l’interminable forêt de Fécamp. Nous sommes certains qu’au XIIIème siècle, Cuverville était une paroisse bien organisée, nous avons pour preuve la venue dans ce village de l’archevêque de Rouen : Eude Rigaud. Le compte rendu de sa visite désigne Cuverville avec un nom latin : Cuvervilla.

Il nous est impossible de localiser la toute première école de Cuverville avant la Révolution, nous savons cependant qu’elle est d’une construction de 15 pieds sur 16. Une école de garçons existe aux 17ème et 18ème siècles, une école de fille est citée en 1713 dans l’un des compte rendus de Mgr Claude D’aubigné.

 

L’instituteur Auguste Lechevalier

 

L’école de Cuverville fut marqué par le très long séjour d’un instituteur, dont le nom est encore souvent prononcé par les anciens : Auguste Lechevalier. Né à Angerville L’orcher en 1871, il publia son 1er livre dès sa sortie de l’école Normale : « observations faites à l’école de la rue Etoupière ».

 

Il est nommé à Cuverville en Caux qu’il ne quittera seulement à l’âge de sa retraite. Il écrivit de nombreux livres sur la pédagogie enseignée à l’école mais également sur l’histoire de la propriété rurale du pays de caux. Les anciens élèves de l’ensemble des écoles communales ont appris la géographie et l’histoire à partir des livres écrits par cet instituteur. « Il fabriquait des savants », voilà ce qui était dit dans les campagnes, et de nombreux élèves se sont préparés aux certificats d’études primaires grâce à cet instituteur, et étaient couronnés de succès.

 

En 1930, Auguste Lechevalier décéda et fut inhumé à Angerville L’orcher. En 1969, l’école doit fermer ses portes, le nombre d’élèves n’étant plus suffisant pour son bon fonctionnement, conséquence de la dénatalité et du phénomène social de l’exode rurale. La population de Cuverville en 1877 était de 370 habitants, 280 en 1958, 148 en 1976 …..mais 360 en 2014 !

Il existe encore aujourd’hui, 3 sépultures devant l’entrée de notre église.

 

  •  François-Hubert Baillard né en 1747— mort le 6 janvier 1819.

 

Ce prêtre s’appelait exactement Baillard du vieux Manoir, et il fut nommé curé de Cuverville en 1779. A cette époque de la prise de la Bastille, l’Assemblée vote la Constitution Civile du clergé et chaque prêtre se devait de prêter serment. Mais François Baillard refusa, et fut obligé de quitter le pays et parti en exil en Angleterre jusqu’en 1802. A la faveur de la paix religieuse rétablie par Napoléon en 1802, l’ancien curé de Cuverville revient dans le diocèse de Rouen mais ne reprit pas ses fonctions. En 1819, âgé de 73 ans, il meurt au presbytère de Cuverville où il avait était accueilli par l’Abbé Delanos.

 

  •  Louis Joseph DELANOS né en 1764 – mort en 1841.

 

Ce prêtre connait le même sort que François Baillard car comme lui, il refuse de prêter serment. Il s’exile en Allemagne. L’abbé Delanos est nommé, après le concordat, curé de cuverville. Il restaure la vie paroissiale et l’église, en particulier le choeur. Son nom est inscrit sur une de nos cloches.

 

  • Albert Heuzé.

 

Curé de Cuverville en 1875, il y resta près de 49 ans !! En 1896, il alerta sur le fait que le presbytère était en très mauvais état, mais qu’aucun travaux ne devaient être commencé car une personne âgée Mr Duflo devait léguer à la commune une donation très importante. L’inscription de ce leg est encore présente sur la façade de notre mairie.

L’église de l’époque du XIIème, dédiée à notre Dame, subsista jusqu’à la guerre de cent ans. Il en fut de même pour les églises de Villainville et Pierrefique. Une église neuve fut réédifiée au XVIème, de cette époque ne date que la nef dont les murs extérieurs sont en caillou, mais aussi postérieurs au XVIème siècle.

 

A l’intérieur de cette église, sous le carrelage demeurent encore les restes mortels de nombreux paroissiens. C’était une pieuse coutume transmise par le moyen âge, jusqu’à l’ordonnance royale de 1776.

 

La clarté donnée par des allées latérales, permet de remarquer 2 peintures sur les écoinçons sud et Nord entre la deuxième et la troisième arcade, en vis-à-vis. Ces 2 blasons nous rappellent le seigneur du lieu et lui donner droit de peindre dans l’église ses armes sur une bande noire après sa mort.

 

A gauche, nous avons les armes des Caveliers. C’est très probablement le titre de Jacques Cavelier, seigneur de Cuverville et de Maucomble, mort en 1743.